[archivage] Zeitan

-John Constant Algernon Worthing. Né il y a 27 minutes et 30 secondes; de sexe masculin, en bonne santé. Problème: aucun lien de parenté attribué; nul n'est venu le réclamer, état d'abandon décreté et enfant declaré orphelin. Veuillez consultez les demandes d'adoption, mademoiselle Smith. En attendant, entamez la procèdure d'instance. Nouveau-né suivant, je vous prie...

-Oui monsieur.

-Kaera aan Zeitan Voïynik. Née il y a 28 minutes 12 secondes; de sexe féminin, en bonne santé. Rien à signaler. Validée. Nouveau né suivant, je vous prie.

-Oui monsieur...


Ce ne fut que quelques minutes après que les parents Voïynik purent récupérer leur gosse. Car, comme vous devriez l'savoir, quiconque né sur Coruscant subit le sort du triple tri général par le sage-femme en service. Tri sélectif (qui mérite de devenir l'esclave de la vie, qui mérite d'en être affranchi), tri d'informations (Nom, prénom, nombre de minutes séparant la naissance du constat, état de santé, sexe) et enfin tri d'origine (fils/fille de ou orphelin?). Chacune de ces étapes aiguillonait d'ailleurs déjà le nouveau-né et étaient la première phase de leur orientation dans la vie. Ainsi, il suffisait d'une erreur de jugement pour foutre en l'air la vie d'un être âgé d'une demi-heure d'existence...



Heureusement, pour mademoiselle Kaera aan Zeitan Voïynik, le jugement du sage-femme fut le bon et l'homme et la femme qui la serrèrent dans ses bras étaient bel et bien ses propres parents. L'être appartenant à la gente masculine se prénommait Coerce Voïynik, et avait donné son nom de famille à sa femme, madame Tia d'Alandril et plus largement à sa fille, Kaera aan Zeitan (ces deux personnes adoraient les noms à rallonge et hésitèrent d'ailleurs longuement entre celui qu'ils lui donnèrent et Itzyv von Suzy, nom composé trop aristocratique à leurs yeux). Les deux étaient commerçants à peu près réputés, suffisamment pour avoir un nombre correct de clients réguliers et pas trop pour justement échapper à ces affaire d'Etats un peu trop véreuses à leurs yeux. Ils étaient donc deux détaillants respectables à la vie un tantinet banales mais satisfaisante pour quiconque appartenait au commun des personne provoquant un ennui mortel. Et il ne va pas sans dire que l'enfance de leur heritière ne rentrera point dans les annales, à moins de vouloir en faire un pitoyable ersatz de roman pour gamins en soif de lecture facile aux titres répétitifs...


Kaera aan Zeitan fait ses premiers pas

Kaera aan Zeitan dîne et dors

Kaera aan Zeitan s'amuse dehors

Kaera aan Zeitan se fait des amis

Kaera aan Zeitan va à l'école

Kaera aan Zeitan se fait... repérer?


Ah, enfin du changement! Mais par qui pourrait-elle bien se faire repérer? Une simple directrice de casting en quête de sourire enfantins pour sa nouvelle campagne de publicité sur holonet? Un vulgaire satyre à la recherche de sa prochaine proie? Ou un maître Jedi aventureux allant chercher la descendance d'autrui histoire de rendre service et dont le hasard a mis sur la route une graine de prodige?



Nous allons opter pour la troisième solution, bien qu'elle soit sensiblement irréelle. Mais que voulez-vous, il faut que l'histoire continue: auriez-vous aimé entendre les péritipéties d'une graine de star? Ou la triste fin de la jeune fille? Peut-être la deuxième option eut été intéressante dans l'optique d'un récit paliptant avec un suspense sans pareille. Mais ce même récit aurait rapidement coupé court et cette histoire s'arrêterait là, vous laissant pantois devant tant de rapidité: une conclusion précoce empêche toute jouissance...



Reprenons: nous avons laissé une jeune fille à l'enfance ennuyante successivement faire ses premiers pas, dîner et dormir, s'amuser dehors, se faire des amis, aller à l'école et enfin être repérer par un maître Jedi admirable -à un tel point qu'il va chercher les enfants des autres à l'école. Et maintenant, que peut-il bien se passer?
Gageons qu'une âpre conversation entre les parents de la p'tiote et le représentant de la gente aimable sera suffisante cette fois-ci.


-Peut-être est-elle douée, mais il faut faire passer les études avant tout... Vous savez à quel point il est compliqué pour quelqu'un n'ayant pas de diplômes de se faire une place dans le monde du travail!

-Certes, mais l'apprentissage est une des voies proposées dans le cursus scolaire.

-L'apprentissage n'a jamais mené à des études longues! D'autant plus que ce n'est pas le genre de scolarité qui amène votre patron à se dire: "Tiens, il a fait un apprentissage, Diplôme élémentaire +4 seulement, je vais le promouvoir chef de direction!". Ce n'est pas une école d'avenir, mais plutôt un truc pour fainéants qui ne veulent pas bosser longtemps et surtout ne pas apprendre de leçons!

-Vous savez, madame, que l'apprentissage Jedi est avant tout un apprentissage de la vie et qu'il est très reputé... Seuls quelques élus y ont droit, et ce n'est pas peu dire. Je crains que vous ne saisissiez complètement ce que je vous dis...

-Il est probable que ma femme ne comprenne pas tout, mais admettez quand même le risque qu'il y a à faire ceci! Non seulement l'entrée y est sélective, mais en plus j'imagine que beaucoup sont éliminés chaque année...

-Oui, c'est obligé. Nous ne gardons que les meilleurs... Nous formons l'élite de la nation, tout de même!

-Certes. Mais avez-vous pensé à la précarité? Être une élite est devenu risqué, de nos jours... D'autant plus que vu le système actuel, les choix qu'elle fera seront définitifs! Elle ne pourra pas changer de branche!

-Oh, mais elle réussira! Elle a le potientel!

-Tous ont le potentiel mais peu parviennent jusqu'au bout...

-Ah, citation de Glendinning! Auteur obscur mais général des armées reconnu...

-Merci, merci. On se cultive comme on peut, vous savez.

-Oh, je sais ce que c'est. On n'a plus le temps avec le travail, alors on lis de moins en moins et un beau jour un livre repose sur les toilettes et...

-Ah, oui. Je vois que monsieur est connaisseur.

-Exactement! D'ailleurs, comme vous pouvez le voir sur la brochure, la culture générale est une des matières principales du programme de notre école...

-Intéressant...

-Et qu'y a t'il d'autre?

-Les langues vivantes, les mortes aussi, y'a pas d'raison, les sciences mathématiques, physiques et biologiques, la culture générale donc qui comprend de l'Histoire, de la Géographie et des Lettres... Voilà pour le domaine théorique. Il y a aussi la pratique, avec l'apprentissage de la Force et autres activités à l'entraînement du chevalier Jedi. Sans oublier les options! Il est possible de choisir de l'économie pour s'y retrouver, ou bien de faire des sciences politiques, si l'on a l'intention d'être sénateur ou autre. Mais c'est évidemment réservé aux meilleurs.

-Tu vois chérie, c'est intéressant ce qu'ils font...

-Oui, bon... Ils ont beaucoup de travail quand même? Cela ne risque t'il pas de l'asphyxier, ma petite Kaera...?



C'est ainsi que le vieux Rémone réussit à convaincre Coerce et Tia Voïynik, parents de la petite Zeitan alors âgée de années. Il pris aussitôt le soin de l'emmener à la fameuse école Jedi avant que les deux géniteurs ne changent d'avis. Ainsi, il serait trop tard pour faire marche arrière... Malheureusement, ce ne furent pas les parents qui regrettèrent leur choix, mais la petite. Amadouée par tant de phrases alléchantes quant à sa vie future, quelle ne fut sa déeption lorsqu'elle se rendit à son futur domicile... Ce n'était point l'école qu'elle avait imaginé, mais plutôt une sorte d'immeuble banal et bâti sur le plan de ceux l'entourant, relativement petit et loin d'inspirer le respect. A croire que l'on s'était largement foutu d'elle... Elle n'appris que bien plus tard que Rémone, son maître, l'avait engagé dans le seul but de réhausser le niveau de ce lieu afin d'en empêcher la fermeture prochaine. Au moins, elle avait fait quelque chose d'utile à quelqu'un dans son enfance...



A l'âge de 8 ans, et alors qu'elle s'acharnait à apprendre correctement et avec une application surprenante pour un être humain de son âge, le vieux Rémone en vint à tomber malade. Et puisque son administration bancale reposait uniquement sur ses épaules, elle dû en assurer la garde à son tour lorsque ses camarades avaient passé le leurs, évitant bien évidemment et avec soin de le planifier lors de la venue « improvisée » (ils finissaient, un jour ou un autre, par lui donner des indices tellement gros que s’eut été un crime de ne pas deviner quand ils lui rendaient visite). Quelques semaines plus tard –et après une moitié du budget de l’école passé dans les honoraires du médecin- le maître Jedi était remis sur pieds, non sans l’aide d’une canne. Il devint de plus en plus sénile, et cet état de presque folie se ressentait avant tout dans son langage, fort étrange et venu de nulle part (en effet, jamais personne n’a reconnu de patois en ses mots). Parlant en inversant la structure de ses phrases, il omettait aussi régulièrement de remplir ses responsabilités au sein de sa petite entreprise de formation à la Force. Ainsi, en plus d’assurer le poste de secrétaire à l’accueil, la petite Kaera aan Zeitan eut tôt fait d’être confrontée aux chiffres et à la réalité implacable de ces derniers.



L’on ne s’en rend peut-être pas compte, mais effectuer la comptabilité très jeune donne une certaine perception de la vie. Ou, du moins, vous inculque des principes découverts par vous-même que certains ne devinent que de longues années après le début de leur âge de maturité. Enfin, uniquement si l’on s’attarde à donner une signification à ces chiffres… A les comparer à ce qui pourrait être assimilé à la vie. Ici, la jeune fille en question s’était amusée à les attribuer en guise de surnom à des personnes qu’elle avait croisé au gré de ses déambulations ou autres observations. Ainsi, 1, qui était relativement banal et ennuyant-ennuyeux, avait des vues sur 8, être de la gente féminine particulièrement convoité grâce à ses formes rondes mais pas trop. Seulement, 1, trop banal et invisible aux yeux de tous, était concurrencé par 7, être masculin aux épaules bien bâties et à la silhouette en « v ». Lui-même était d’ailleurs convoité par 6, jeune femelle aux complexes tenaces quant à son postérieur un tantinet imposant. Il y avait aussi 9, la grosse tête, 4, le bizarre avec ses formes mal placées, le 2 et le 3, frères qui se ressemblent mais pas trop et dont la différence se trouve dans la partie immergée de l’iceberg. Outre ces relations amoureuses, ils vivaient aussi dans le monde du travail, où chacun réussissait plus ou moins et au gré de leur atouts naturels. Enfin, et après de longs moments à se raconter ces charmantes histoires, elle décida d’y mettre une fin et plus précisément une conclusion: nous naissons, nous grandissons et nous nous éduquons, pour finalement devoir rester à notre place pour le restant de nos jours.

Aah, la guerre, la guerre, triste femelle adultère à la libido insatiable! Cette dernière toucha de plein fouet la donzelle Kaera, qui n'était alors âgée que de 26 ans. Oui, je sais, cela vous semble peut-être étrange: je vous ai bien révélé précédemment que son apprentissage s'achèverait lorsqu'elle en aura 27. Mais, justement, cet apprentissage n'était pas fini (et ne se finirait jamais, d'ailleurs). L'école où elle avait l'habitude d'étudier n'était plus qu'un bâtiment délabré de plus tandis que son maître Jedi, chevalier de son état et Rémone de par sa civilité avait achevé son cycle d'apprentissage vital en retournant à la poussière. Sans nouvelles de ses parents (peut-être étaient-ils morts ou avaient simplement déserté la région pour éviter tout problème), elle n'était donc livrée qu'à elle-même. Une situation plutôt délicate lorsque l'on est apprentis Jedi presque accompli qui est le dernier survivant du massacre orchestré par les Siths et avec ces derniers rôdant toujours dans les parages histoire de se rassasier un dernier coup.



Ouais, elle était effectivement dans ce que l'on appelle communément chez les malpolis la "Merde". Bon, c'est sûr, elle avait quand même derrière elle 16 années d'apprentissage Jedi. Elle était même la meilleure de sa promotion et, selon les dires de son bon vieux et feu maître, la meilleure depuis des siècles. Mais elle savait aussi que son école n'existait que depuis une petite centaine d'années et qu'elle était sur Metellos, bon Dieu! C'est vrai, on a déjà trouvé mieux comme planète à Jedis réputés. Largement, même. Et surtout... Elle était terriblement seule face à plusieurs expérimentés et qui n'étaient pas du genre à reculer devant quoique ce soit tandis que elle... Son obsession de la bonté tournait jusqu'au refus catégorique de tuer qui et quoi que ce soit. Si, si. Elle refusait de se rabaisser à leur niveau... C'est comme ça qu'elle allait loin, hein...
Mais rassurez-vous, mesdames messieurs! Elleva s'en sortir... Sinon, pourquoi est-ce que je serais en train de vous raconter la vie d'une morte? Surtout à cet instant, rien de palpitant n'est encore vraiment arrivé...



Vous allez encore me dire que l'heureux hasard qui va suivre relève davantage de la mauvaise foi plutôt que de la simple coïncidence. Vous n'avez pas tort, en prétendant cela. Oui, c'est sur, j'aurais très bien pu achever la vie de cette héroïne blanche qui aime se poudrer le nez à travers un récit bourré de suspense et autres. Mais... Oh, non. Pas envie. Alors oui, vous n'aurez pas d'autres choix que de voir la gamine (qui a quand même 27 ans), trouver miraculeusement un Swoop, modèle JR-4 garé soigneusement sur le parking de l'école et ayant bizarrement échappé au massacre général. De la voir aussi s'échapper après une course-poursuite alletante face aux Siths en faisant un saut de folie d'une falaise culminant à une bonne centaine de mètres (157, en tout). A la voir chuter péniblement sur le sol, blessé au tibia (double fracture tibia-péroné qui a failli être ouverte: on voit juste l'os pointer vers le ciel sous la peau). Vous allez aussi la voir courir sauvagement dans la forêt (car oui, il y a une forêt sur Metellos, une seule, et elle a quand même atterit dessus) pour finalement atteindre le hangar secret du maître Rémone, qui cache un simple G-Wing, qu'elle prendra aussitôt pour s'enfuir de la planète et rejoindre... Oh, vous verrez après.


Et voila. Je les entend, ils sont là, au loin. Je sais pas c'qu'ils font, par contre. Peut-être qu'ils se contentent de discuter?
Après avoir massacré tout le monde, tiens, oui... C'est vrai que ça se fait, ça!
"Tiens, j'viens de tuer ce type grâce à ma nouvelle épée Sith! Elle est géniale, j'l'ai fait fabriqué sur planète untel après avoir vu l'annonce sur holographe! Au début, je n'y croyais pas trop, mais ils avaient vraiment raison... Plus résistante, plus efficace, elle est également plus facile à nettoyer. C'est ma femme qui va être contente!"
Bon dieu, mais la ferme, imbécile! Arrêtes de penser à ce qu'ils pourraient bien être en train de dire et concentres-toi plutôt sur ton cas à toi: 'faut que j'me casse, et vite.
Bon aller, on va tenter la sortie, hein. Ouais, ça va marcher. Pis y'a l'parking, pas loin... Ouais, l'parking... Super idée, youhou... Tu crois vraiment qu'ils sont stupides au point de laisser les swoops en état, pour laisser des survivants se carapater pour raconter tout à tout l'monde? T'es con ou quoi? Trouves une autre solution...
Mais tais-toi, bordel! Le parking c'est la meilleure des solutions. Tu veux que j'me casse d'ici à pieds? Oh oui, génial. Peut-être qu'avec les traces que je vais laisser, ils auront du mal à me pister, hein? Logique! Non, j'vais au parking. C'est c'que j'ai de mieux à faire, de toutes manières. Vu que tout l'monde est mort... Crevé...
Aller. A la une...
A la deux...
A la trois...
Go!
Vas-y, cours, cours... Pas d'bruit, c'est parfait


[à suivre...]

[rp]La Confrérie Pirate Universelle, ou phI pour les intimes vous intéresse...? Une seule adresse, le forum! =D[/rp]